APSV

Livret d'Accompagnement

En juin 2017, une quinzaine d’élèves volontaires des collèges Barbara (Stains) et Georges Méliès (Paris 19e) se sont vu proposer de participer à un parcours découverte sur le site de La Villette. L’une des activités proposées était une action de prévention par le développement des compétences psychosociales, intitulée « Mission Papillagou» et prenant la forme d’un parcours «ludique» et éducatif sur trois demi-journées (3x3h d’animation). L’activité était encadrée par les associations APCIS (Stains), MCV (Paris 19e) ces ateliers ont été filmés par RTLV (Association de Prévention du Site de la Villette). « Mission Papillagou» est une adaptation au public «collège», réalisée par l’APCIS et la MMPCR, de l’outil de prévention « Papillagou ou les enfants de Croc’Lune» créé par l’ANPAA et l’ISPA.

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Ce film, outre qu’il fut une expérience positive pour les jeunes participants, a une vocation formative, non seulement parce qu’il permet de présenter l’outil «Mission Papillagou» à ceux qui souhaiteraient se l’approprier, mais aussi parce qu’il permet d’illustrer la méthodologie de la prévention par le développe- ment des compétences psychosociales.

En 1993, l’OMS définit les compétences psychoso- ciales comme «la capacité d’une personne à répondre avec efficacité aux exigences et aux épreuves de la vie quotidienne. C’est l’aptitude d’une personne à maintenir un état de bien-être mental, en adoptant un comportement approprié et positif à l’occasion des relations entretenues avec les autres, sa propre culture et son environnement.»

Pour illustrer les CPS, on retient en général dix compétences présentées par couple:

Il est avéré par les études scientifiques que des comportements à risque pour la santé tels que la prise de substances psychoactives, les comporte- ments violents ou les rapports sexuels à risque (non protégés) sont plus fréquents lorsque leurs auteurs ont des CPS peu développées. De faibles CPS sont un déterminant majeur de ces conduites, elles- mêmes à l’origine de maladies ou de situations délétères: addictions, infections sexuellement trans- missibles, grossesses non désirées, troubles des conduites, etc. On parle alors des CPS comme de «déterminants de déterminants». Ces compé- tences, essentielles et transculturelles, sont étroite- ment liées à l’estime de soi et aux compétences relationnelles, l’aptitude à changer de comporte- ment étant étroitement liée à la capacité à maintenir des relations positives avec les autres. Les actions de développement des CPS sont indispensables pour ancrer ces compétences dans la quotidienneté de la vie, et elles doivent, de préférence, s’inscrire dans un processus d’empowerment (d’accroisse- ment du pouvoir d’agir des individus ou des groupes sur les conditions sociales, économiques, politiques ou écologiques qu’ils subissent). Les activités proposées par l’outil «Mission Papillagou» permettent aux jeunes de développer leurs compétences psychosociales, à la fois comme compétences et ressources individuelles et comme capacité à développer une puissance d’agir collective.

1ere demi-journée

Apprendre à Faire Équipe

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Les activités de la première demi-journée sont centrées, d’une part, sur la capacité à faire équipe et, d’autre part, sur la prise de conscience de ce que certaines conduites nuisent au bon fonctionnement des groupes (par exemple, les rumeurs, les pressions conformistes, la désignation de bouc émissaire, qui sont des manières aliénantes de faire groupe). Le film retient plus particulièrement l’activité dite de «l’offre dangereuse» où un groupe d’enfants va avoir pour consigne de piéger un camarade en lui offrant un «cadeau» (une tablette de chocolat, un petit jouet…), contre sa promesse qu’il leur rendra «plus tard» un «service» (sans lui préciser sa nature). Plus tard, il sera demandé à celui qui accepté de ramener dix tablettes de chocolat ou dix petits jouets en soutenant qu’il est en «dette» vis-à-vis du groupe puisqu’il a promis de «rendre service». Il s’agit évidemment d’une blague… mais l’activité permet de prendre conscience que le collectif peut mettre l’individu sous dépendance, qu’il est prudent de réfléchir aux conséquences avant d’agir et qu’il est avisé de s’abstenir si l’on a des doutes.

2e demi-journée

Apprendre à Coopérer

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Si la première demi-journée met en évidence des comportements nuisibles au bon fonctionnement du groupe, la seconde demi-journée met en valeur que le groupe nous rend plus fort s’il est animé par un esprit coopératif. Les activités permettent de développer le respect des opinions des autres et l’acceptation des critiques ; l’acceptation des diffé- rences (notamment au travers d’une activité sur les relations garçons-filles) ; la capacité à faire des compromis pour parvenir à une décision qui fait consensus dans le groupe; la capacité à prendre conscience et à gérer ses émotions (notamment au travers d’une activité où les jeunes s’interrogent sur les divers moyens de gérer la colère) ; la capacité à faire preuve de tact et à s’exprimer en tenant compte des émotions de son interlocuteur (notamment au travers d’une activité où les jeunes doivent demander une chose à un personnage qui est tour à tour d’humeur colérique, triste, gaie, intimidée, etc.).

3e demi-journée

Apprendre à Manifester sa Bienveillance

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La troisième demi-journée, la confiance réciproque entre jeunes et adultes encadrants, permet de développer des comportements de reconnaissance mutuelle (par exemple, les enfants doivent identifier trois qualités chez chacun de leurs camarades), mais aussi témoigner de leur sympathie, amitié et affection en offrant un cadeau à un camarade qu’ils veulent «encourager».

Le film ne peut évidemment pas rendre compte des 9h d’animation dont ont bénéficié les jeunes, mais il rend concret le travail de développement des CPS. En outre, il met en lumière les compétences et pos- tures des professionnels dans ce type d’animation: ils accompagnent, stimulent la créativité des jeunes, les aident à élaborer sur le sens, mais sans jamais faire à leur place. Ils accueillent la parole des jeunes de manière non jugeante, mais sans jamais se satis- faire des «allants de soi», en demandant au jeune de préciser le sens qu’il met sur tel ou tel mot. Ils soutiennent un espace imaginaire, mais pour mieux faire des liens avec la réalité vécue.

APSV

Mission Papillagou, film en français, 20 minutes

Merci aux jeunes du collège Barbara de Stains et du collège Georges Méliès de Paris 19e qui ont participé à la réalisation de ce film !

  • Rouaîda BADAOUI
  • Elise BENIKEN
  • Annick BITAMBA
  • Kurtis BITAMBA
  • Nathan BULLET-TEZISSON
  • Adama CAMARA
  • Hawa CAMARA
  • Whitson CHARLES
  • Habissatou CONTE
  • Odiere DIAWARA
  • Youssouf GUEYE
  • Kaddy KEJERA
  • Joulia LOSTON
  • Tyllda SAWADOGO
  • Tedj-Din SETTAOUI
  • Yvette TEZISSON
  • Atouma TRAORE
  • Hawa TRAORE

Ainsi qu’aux intervenants éducatifs

  • Zohra BEL ABBAS Yacine BENAMARA – APCIS
  • Audrey GAUTIER, Astou POUYE et Mehdi REDJDAL – MCV (APSAJ)
  • Emmanuel MEUNIER – MMPCR

Merci aux partenaires qui ont soutenu la mise en œuvre de cette action

  • APCIS – Accueils Préventions Cultures: Intercommunautaire et Solidaire
  • MCV – Maison des copains de la Villette (APSAJ)
  • MILDECA – Mission interministérielle de lutte contre les drogues
    et les conduites addictives
  • MMPCR – Mission métropolitaine de prévention des conduites à risques
    Ville de Paris – Direction de la prévention, de la sécurité et de la protection
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