Les Reporters

Reconnaître les émotions

Modalité : Photolangage et jeu de rôle. Les enfants sont tout d’abord invité·es à reconnaître des émotions sur une palette de visages puis à imaginer différentes manières de s’adresser à une personne en tenant compte de son humeur.

Objectifs

Apprendre à s’exprimer en tenant compte des émotions de son interlocuteur·rice

Points clé de l’animation
  • Aider les enfants à identifier et exprimer différentes émotions

  • Susciter la créativité des enfants dans le cadre d’une activité « théâtrale » et de jeu d’improvisation 

Conseils pour l’animation

Une activité en deux temps

L’activité comprend deux temps : 

  • Le premier consiste à reconnaître les expressions (qui traduisent des émotions ou des sentiments) d’une série de visages dessinés sur une page. Ils·elles doivent reconnaître qui est l’étonné, le doux, le content, le coléreux, le sévère, le timide, le complexé, le triste ? 
  • Le second temps est un jeu de rôle, qui va consister à jouer une scène où l’on doit demander une interview à Papillagou animé par l’une ou l’autre des émotions identifiées au cours de la première phase de l’activité.

Aider les enfants à identifier les différentes émotions

Pour s’aider à reconnaître les émotions, les enfants peuvent être invité·es à mimer des émotions et à trouver des correspondances entre leurs expressions et les visages dessinés. 

Toutefois reconnaître les émotions n’est pas toujours aisé. En outre certains mots doivent être explicités : être sévère peut être confondu avec le fait d’être « méchant », par exemple. 

Certaines émotions sont facilement reconnaissables : l’étonnement (le n°1), la joie (le n°2), la douceur (le n°7), ou la tristesse (le n°8). En revanche, d’autres émotions ou sentiments sont plus difficile à identifier, parce qu’ils mêlent plusieurs émotions. Ce choix d’émotions complexe est volontaire et vise à susciter le débat. Les réponses peuvent être différentes d’un groupe à l’autre pour les visages du n°3 au n°6 (la colère, la sévérité, la timidité, le fait d’être complexé).  

Voici une proposition de réponse :

N° 1. L'étonné est sous le coup une forte surprise provoquée par quelque chose d'inattendu ou d'extraordinaire. L'étonné se reconnait au fait qu'il est bouche bée, sans voix, que ses yeux s’écarquillent, se dilatent, que ses sourcils se lèvent

N°2. Le content ressent une émotion qui provoque chez lui de la joie et le sentiment d'être comblé. Le content se reconnait au fait que son visage est détendu, sa bouche sourit, ses sourcils se lèvent, ses yeux brillent et plissent légèrement.

N°3. Le sévère est animé d’un sentiment de gravité et de réprobation du comportement d'autrui. Il se reconnait à un regard sombre et à un visage dont les traits expriment une dureté. L’agressivité et le dégoût s’emmêlent dans cette émotion. 

N°4. Le complexé exprime un sentiment de honte d’occasionner une gêne à autrui, dont il se sent coupable ou responsable. Il se reconnaît à son regard fuyant et à son expression de mal-être, qui témoigne de son souhait de fuir la situation. La peine et le dégoût (de lui-même) s’emmêlent dans cette émotion. 

N°5. Le colérique est sous l’emprise d’un sentiment ambivalent, car la colère exprime, à la fois une peine liée à un sentiment d'humiliation ou d’injustice et un désir agressif de se venger. Le coléreux se reconnaît à son regard accusateur et au fait que l'émotion déforme douloureusement les traits de son visage. La peine et l’agressivité s’emmêle dans cette émotion. 

N°6. Le timide éprouve un sentiment de crainte et d'infériorité. Il se reconnait à l'évitement du regard, à un état de tension. La crainte et la douleur s’emmêle dans cette émotion. 

N°7. Le doux est animé d’un sentiment de bienveillance vis-à-vis d'autrui. Il se reconnait au fait qu'il est détendu et souriant. 

N°8. Le triste est submergé par une émotion qui lui cause de la peine. Il se reconnait au fait que son visage se creuse et se ferme, sa bouche s'abaisse et se tord, que ses lèvres se serrent, que ses yeux larmoient et se ferment. 

Mais il est possible que des groupes d’enfants aient d’autres propositions fondées sur leur expérience. Le but est de discuter sur les émotions et d’aboutir, par consensus, à attribuer à chaque visage une émotion. 

 

Les expressions des visages comme expression non verbale

La seconde partie de l’activité consiste dans un jeu de rôle, où chaque enfant doit jouer avec un comparse une scène où il·elle demande une interview à Papillagou, qui se trouve être animé par l’une ou l’autre des émotions identifiées au cours de la première phase de l’activité.

Ici, les expressions des visages doivent être contextualisées : comment s’adresse-t-on à quelqu’un·e qui est étonné·e de nous voir ? A quelqu’un·e qui est content de nous retrouver ? A quelqu’un·e qui réprouve sévèrement nos manières ? A quelqu’un·e dont nous suscitons la colère ?

Les expressions des visages nous informent sur l’humeur de Papillagou et sur la relation que nous avons avec lui. 

Apprendre à s’exprimer en tenant compte des émotions de son interlocuteur

Savoir tenir compte des émotions d’autrui dans les interactions sociales et une compétence psychosociale qui facilite la construction de relations positives avec les autres. Notre interlocuteur·rice – en l’occurrence Papillagou - est plus ou moins disponible car il peut être préoccupé, énervé par quelque chose que nous ignorons, avoir l’esprit ailleurs parce qu’une chose le met en joie… Prêter attention à ses émotions, c’est lui signifier que ce que nous ne le considérons pas comme quelqu’un qui est à notre disposition. C’est finalement avoir envers lui une marque d’égard… mais aussi une stratégie efficace pour entrer en relation avec lui.

Selon l’émotion de Ppillagou, nous avons intérêt à adopter une position « haute », « basse » ou « moyenne ». Si Papillagou à l’air inquiet, nous aurons intérêt à adopter une position « haute », par exemple en nous montrant rassurant, protecteur. S’il est en colère, nous avons sans doute intérêt à adopter une position « basse », par exemple, en lui demandant s’il agrée notre présence, en manifestant que nous nous soucions de ce qui a pu le mettre dans cet état, voire en s’inquiétant de ce que nous pourrions être la cause de sa colère. S’il est joyeux, nous avons intérêt à adopter une position « moyenne », en étant nous aussi souriant que lui, en nous montrant satisfait de le trouver de bonne humeur… Savoir s’ajuster en tenant compte des humeurs d’autrui facilite la communication.   

 

Susciter la créativité des enfants dans le cadre d’une activité « théâtrale » et de jeu d’improvisation

Les enfants sont invité·es à jouer une scène, deux par deux : l’un·e doit jouer Papillagou - animé par une émotion de son choix - et l’autre doit jouer un·e Reporter qui demande une interview. Celui qui joue Papillagou doit se demander comment mimer l’émotion qu’il·elle a choisi, se demander comment se comporte une personne animée par cette émotion et à quelles conditions il pourra se rendre disponible face à la demande formulée par le Reporter. Celui·celle qui joue le·la Reporter doit se demander quelle est la manière la plus efficace de se présenter et d’aborder Papillagou pour retenir son attention et obtenir son accord pour une interview. Dès qu’il·elle a obtenu l’accord de Papillagou pour faire l’interview, la scène s’arrête. 

Pour encourager les enfants, il est bienvenu que l’accompagnateur – ou l’accompagnatrice – interprète elle-même l’un des personnages. 

Il faut encourager la créativité et l’humour : un Papillagou hyper-joyeux parce que son équipe de foot préférée a gagné et donc en difficulté pour se concentrer sur les demandes du Reporters ; un Papillagou maladivement timide qui bredouille ; un Papillagou sévère et tatillon qui prend mal tout ce qu’on lui dit (« vous souriez… Vous moquez-vous de moi ? »). 

Il importe d’accorder du temps à cette part de l’activité pour que les enfants puissent présenter des scénettes devant leurs camarades au moment du débat en groupe-classe. 

Les Reporters

Activité 4 – Reconnaître les émotions

Dans la grotte nous découvrons un journal écrit par un visiteur. Il raconte les ruses qu’utilise le SOLARIS pour tromper les gens. Il affirme que Papillagou est un être bon et qu’il lui a appris le moyen de se protéger du SOLARIS. Il lui a recommandé de se fier à ses intuitions et d’apprendre à reconnaître ses émotions, ainsi que celles des autres, ce qui permet de savoir si les gens sont sincères ou pas. Nous ne savons plus quoi penser car jusqu’ici, Papillagou nous semblait un être malfaisant. Nous ignorons où se trouve la vérité. Quand nous arrivons sur le camp de base nous décidons de partir à la rencontre de Papillagou pour l’interviewer. Nous rédigeons une liste de questions à lui poser. 

Nous nous demandons comment celui-ci nous accueillera et comment l’aborder de la meilleure manière. Nous décidons de nous préparer aux différents cas de figure, selon que Papillagou sera gai, en colère ou grognon… 

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En plus de cette feuille, il y en a une deuxième, avec des dessins de visages exprimant une humeur ou un sentiment. Vous commencerez par reconnaître les émotions de chacun d’eux. Qui est l’étonné, le doux, le content, le coléreux, le sévère, le timide, le complexé, le triste ? 

Votre tâche va consister à voir comment vous vous y prendriez pour demander une interview à Papillagou en tenant compte de son humeur.

À la fin du parcours, vous jouerez devant vos camarades différentes manières d’adresser la parole à une personne en fonction de son humeur.

Qui est :
n°….
L’étonné
...
Le doux
...
Le content
...
Le coléreux
...
Le sévère
...
Le timide
...
Le complexé
...
Le triste
...

En résumé, pourquoi faut-il tenir compte des émotions des autres ?

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