Les Cosmographes
Le Dernier Arrivé
Modalité : La modalité de l’activité est un travail d’enquête. Les enfants sont invité·es à identifier l’élève qui est le·la dernier·e arrivé·e dans leur groupe-classe, dans leur école ou sur leur quartier et à s’intéresser à son histoire. L’activité participe du développement de l’empathie, en amenant le groupe à s’intéresser à l’histoire d’un·e camarade qui a dû faire l’effort de s’intégrer à un nouvel environnement.
- Développer la capacité à entrer en empathie
- Faciliter l’intégration
- Aider les enfants dans la mise en œuvre d’un travail d’enquête car ils doivent interroger tous les élèves de leur classe sur leur date d’inclusion dans leur groupe classe, d’arrivée sur le quartier
- Cadrer le recueil du témoignage du dernier arrivé
Faire prendre conscience qu’il n’est pas simple de s’intégrer à un nouveau groupe
Le « dernier arrivé » peut être un·e enfant d’origine étrangère récemment arrivé·e, mais tout aussi bien, un·e enfant né·e en France qui vient d’arriver sur le quartier à la suite d’un déménagement ou parce qu’il·elle déroge à la carte scolaire, soit par choix des parents, soit parce qu’il·elle a été exclu·e de son collège, soit parce qu’il·elle en a été retiré·e à la suite de difficultés (harcèlement, par exemple). Dans tous les cas, il s’agit, pour l’enfant, d’une expérience de « migration », d’une coupure avec son espace de sociabilité antérieur, qui l’oblige à s’adapter à un nouvel environnement, ce qui est particulièrement difficile pour ceux·celles qui doivent simultanément faire l’apprentissage de la langue française. Ce changement peut être vécu comme un « deuil », induire un sentiment de « perte » de ses anciennes amitiés, générer des conflits de loyauté (les ancien·nes ami·es versus les nouveaux camarades de classes), induire des pertes de points de repère culturel, générer des silences sur les « causes » de la « migration » si celles-ci semblent honteuses à l’enfant. Le fait d’être le « nouveau » ou la « nouvelle » peut susciter du rejet chez les enfants de la classe (« il·elle n’a pas nos codes sociaux, langagier ») ou, au contraire, un intérêt dont l’enfant se serait bien passé·e. L’attitude de l’enfant nouvellement arrivé·e peut, aussi, être inadaptée : méfiance, sentiment que les nouveaux camarades sont « moins bien » que ceux d’avant, dévalorisation des codes adoptés par les enfants du lieu, etc. Cet enfant – serait-il·elle né·e dans le quartier d’à-côté – est une sorte de « migrant·e ».
Valoriser l’accueil
L’intégration dépend de l’effort que l’enfant fera pour « assimiler » les codes des enfants du lieu, mais aussi de la capacité de ceux·celles-ci à « assimiler » cette enfant à leur groupe. Accueillir, c’est accepter l’autre dans un collectif, en le·la reconnaissant porteur·se d’une histoire différente. Il ne s’agit surtout pas de forcer la personne à dévoiler tous les aspects de son histoire, comme s’il·elle devait justifier sa présence ! C’est bien pourquoi l’enquête ne porte que sur des aspects généraux de son parcours et qu’il·elle n’est interrogé·e que sur les « avantages » du lieu d’accueil et sur ce qu’il·elle regrette du lieu qu’il·elle a quitté. Il peut arriver, lorsque l’enfant se sent en confiance, qu’il·elle apporte un témoignage sur les raisons de son arrivée, mais les « raisons » de son arrivée ne sont pas, a priori, interrogées par les enfants qui enquêtent.