Dynamiser le débat, valoriser la parole des enfants

Rôle du Meneur·euse de jeu

Le·la Meneur·euse de jeu est chargé·e de l’animation de la seconde partie de l’animation, face au groupe classe. Il·elle utilise les activités pour valoriser les enfants – en les invitant à le·la rejoindre pour qu’ils·elles présentent leurs réalisations et exposent leurs réflexions devant le reste de la classe. Il·elle réajuste les affirmations des enfants, apporte des précisions sur le sens des activités, dialogue avec les élèves et formule des conclusions sous la forme de messages de prévention. A la fin de la séance, il lit les “maximes” de Papillagou. 

Autant le rôle de l’accompagnateur.ice d’équipe et le rôle de l’animateur·ice du Poste central sont très rigoureusement définis, autant le rôle du Meneur·euse de jeu mobilise beaucoup de capacité d’improvisation. Il·elle aura bénéficié·e de la première partie de l’animation pour sonder le climat de la classe, pour identifier les questions qui préoccupent les enfants, pour évaluer leur niveau et leur capacité à s’impliquer dans les activités et à investir les différents thèmes proposés par Mission Papillagou. Il·elle recueille aussi les informations et impressions des accompagnateur.ices d’équipe.

Il·elle lui faut aussi s’appuyer sur sa propre expertise : il·elle est un·e professionnel·le de terrain qui connaît son public. Aussi doit-il·elle utiliser l’outil dans une finalité de prévention des dommages occasionnés par les conduites à risques observées sur son secteur d’intervention, qu’il s’agisse de conduites comme l’usage précoce de substances psychoactives, les usages abusifs des écrans, les engagements dans les trafics, les violences et rixes dans et entre quartiers, ou encore les conduites à risques sexuelles.  

Il·elle construit le débat en s’appuyant sur ce que les enfants ont vécu en équipe afin de rendre concret les messages de prévention propres à chaque séance. Il favorise l’expression de liens concrets entre les activités du jeu et le vécu de tous les jours (la vie en groupe, les relations interpersonnelles entre enfants, entre enfants et adultes, les conduites à risques observables dans l’environnement…).  

Il·elle doit, le cas échéant, savoir s’émanciper des activités pour privilégier un débat sur un sujet qui concerne la vie du groupe : par exemple, après avoir présenté l’activité de « La Rumeur », s’il est fait mention qu’un·e élève de la classe est victime d’une rumeur, il est pertinent de s’intéresser à cette situation concrète. 

C’est bien pourquoi ce rôle doit être dévolu à un·e professionnel·le expérimenté·e ayant une bonne connaissance du public pré-adolescent. 

Notons que son rôle à une dimension « théâtrale » :  

Il·elle doit tout d’abord créer une sorte d’espace scénique, où seront présentées des activités par les équipes, afin de les soumettre au débat collectif. 

Il·elle lui faut mobiliser des talents de comédien·ne, en particulier quand il faut évoquer l’activité de l’ « Offre dangereuse » (feindre, pendant un laps de temps, qu’il·elle veut « réellement » que les enfants rendent un service) ou lors de l’activité de la « Rumeur » (feindre d’ignorer que la rumeur à été inventée pour les besoins du jeu). 

Il·elle doit rythmer la séance pour que chacun des groupes ait le temps de présenter au moins l’une de leur activité.