Les Pilotes

Les Envies et les Besoins

Modalité : Groupe de parole. Les enfants sont amené·es, en réagissant face à des images, à clarifier les notions d’envie, de besoin et d’addiction.

Objectif

Comprendre les mécanismes de l’addiction

Points clé de l’animation
  • Clarifier les notions de besoin, d’envie et d’addiction
  • S’interroger sur la nécessité d’adopter un mode de vie qui satisfait les besoins fondamentaux (temps de sommeil, alimentation, activité physique etc.)
Conseils d'animation

Comprendre les mécanismes de l’addiction 

Face à une planche d’images représentant des objets, les enfants doivent décider si ce qui est présenté renvoie à une « envie » ou à un « besoin ». 

L’objectif est de produire une métaphore : une addiction est une consommation dans laquelle on entre parce que l’on en a « envie », mais qui peut devenir aussi contraignante, « tel » un besoin. 

Un besoin a plusieurs caractéristiques : 

  1. Il doit impérativement être satisfait, sinon on subit un dommage. C’est évident pour les besoins physiologiques (manger, boire, dormir), mais aussi pour les besoins psychologiques (éprouver du plaisir, rire, recevoir et donner de la tendresse…) dont les carences affectent la santé mentale. Il en va de même des besoins sociaux (par exemple, ne pas avoir de voiture si l’on demeure dans un lieu où c’est le seul moyen d’accéder à un emploi ou encore ne pas avoir d’argent). 
  2. Nous sommes alertés des carences par des signaux désagréables : la faim, la soif, la fatigue concernant les besoins physiologiques. Un état dépressif, voire des troubles mentaux, peuvent se développer quand les besoins psychosociaux ne sont pas satisfaits. Ces signaux désagréables ne cessent que si le besoin est satisfait : la sensation de soif disparait en buvant, celle de la fatigue en dormant.
  3. Les besoins ne sont pas substituables : si j’ai faim, il ne me sert à rien de dormir ou de boire, je dois manger pour apaiser la faim.
  4. Les besoins sont satisfaits par un état de satiété : si j’ai soif, je boirais de l’eau, mais jusqu’à un certain seuil, au-delà duquel je n’ai plus besoin de boire et cesserai d’ingérer de l’eau. 

L’envie a des caractéristiques très différentes :

  1. Satisfaire une envie n’a pas d’autre finalité que de me procurer un plaisir.
  2. La non-satisfaction d’une envie peut induire un sentiment désagréable, par exemple, une frustration.
  3. Toutefois, les envies sont substituables : par exemple, s’il n’y a plus de gâteau au chocolat, je peux me faire plaisir en mangeant une glace.
  4. Les envies n’ont pas de seuil de satiété : si j’ai envie d’être riche, est-ce que je voudrais être riche en millions, dizaines de millions, centaines de millions ou en milliards d’euros ? Les envies ne sont pas infinies pour autant, parce qu’une envie en chasse une autre ou parce que l’excès induit des dommages (l’excès de chocolat peut induire une crise de foie). 

Cela posé, on peut construire la métaphore de l’addiction comme « envie devenue contraignante, tel un besoin ». 

On entre dans une consommation de substances addictives (alcool, tabac, etc.) par envie (notamment pour atteindre un état de plaisir, d’ivresse, pour participer à la vie d’un groupe qui consomme ces produits, pour se sentir plus dynamique, plus adapté à une situation stressante, etc.). Cette envie n’a pas de seuil de satiété (d’où la tendance à consommer à l’excès). 

Mais la répétition des consommations peut induire une dépendance. Tout se passe comme si le corps considérait la consommation de substance addictive comme un besoin en telle sorte qu’il produit un « signal » désagréable quand l’individu·e n’a pas consommé : l’individu·e ressent un état de manque (fatigue, irritabilité chez le fumeur ; suées, tremblements, douleurs chez l’alcoolique) et celui-ci ne cesse que s’il consomme la substance psychoactive. L’individu·e ne consomme plus parce qu’il·elle en a « envie », mais pour faire cesser un signal désagréable. 

Certaines dépendances sont psychologiques : par exemple, la surconsommation d’écrans dans un contexte d’angoisses vécues par l’individu, peut avoir un effet momentanément apaisant. La surconsommation d’écrans devient une sorte de « béquille » pour affronter la vie quotidienne, en telle sorte que l’individu·e ne sait plus faire sans pour repousser ses angoisses. 

Le message de prévention est, finalement, celui de la « maxime » de Papillagou : « Des choses peuvent faire envie, mais elles peuvent devenir des pièges si l’on en devient dépendant. »

Clarifier les notions de besoin, d’envie et d’addiction

Face à une planche d’images représentant des objets, les enfants doivent décider si ce qui est présenté renvoi à une « envie » ou à un « besoin ». Les notions d’envies et de besoins ne sont donc pas abordées « abstraitement ». C’est à partir des classements opérés par les enfants que les notions d’envie et de besoin vont, peu à peu, se dégager. 

Nombre d’images peuvent prêter à débat, en particulier quand ces images évoquent l’addiction.

S’interroger sur l’aptitude à adopter un mode de vie qui satisfait les besoins fondamentaux (temps de sommeil, alimentation, activité physique etc.)

Prendre soin de soi, c’est, notamment, écouter son corps. Un·e pré-adolescent·e a besoin de 8 à 10 heures de sommeil par nuit (contexte de croissance, organisation de la mémoire pendant le sommeil), sans quoi il·elle cumule des « dettes » de sommeil qui vont générer des états de stress et de fatigue. L’abus d’écran à un effet délétère sur l’endormissement. Des LEDs (abréviation anglaise pour « diodes électroluminescentes ») de couleurs bleus sont utilisées dans les écrans. La lumière bleue, qui a une puissance 100 fois supérieure à celle la lumière blanche, désynchronise le rythme circadien veille-sommeil et décale les horaires habituels d’endormissement. Elle contribue aussi au blocage de la sécrétion de la mélatonine, hormone du sommeil qui commence généralement à être sécrétée deux heures avant l’endormissement habituel pour l’être ensuite tout au long de la nuit. Les excitations liées aux activités numériques (jeux vidéo, réseaux sociaux) ne favorisent pas non plus l’accès au sommeil. L’insuffisance de sommeil conduit aussi à se lever le plus tard possible, si bien que l’enfant n’a pas faim au réveil et part à l’école sans avoir mangé. Les carences en sommeil et en alimentation le matin peuvent affecter l’humeur (et donc les relations sociales) et les performances intellectuelles (et par conséquent scolaires). La non-satisfaction d’un besoin (par exemple, de sommeil) a donc des conséquences en chaine.

Percevoir son corps comme une « machine bien faite », qui nous alerte utilement quand nous sommes en carence de calories, lorsque nous nous déshydratons, lorsque nous avons besoin de repos et qu’il faut savoir écouter est essentiel pour avoir un rapport serein à celui-ci.

Les Pilotes

Activité 2 - Les envies et les Besoins

Nous sommes à présent au camp de base. Comme nous nous sentions très forts et pleins d’énergie, nous avons pris beaucoup de risques avec nos Véhicules Volants et Terrestres (V.V.T.). L’un de nos  V.V.T. est dégradé et il nous faut le réparer. Nous commençons à nous demander si cela était vraiment nécessaire de faire des choses aussi dangereuses et nous nous demandons pourquoi nous avons eu envie de pousser aussi loin la prise de risque.

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Sur la deuxième feuille ci-jointe, il y a une série de dessins. Vous allez vous amuser à les classer en 2 catégories : ceux qui représentent des choses dont on a « besoin » et ceux qui représentent des choses dont on a « envie »…

Sous chaque dessin, il y a un espace pour indiquer si vous le classez dans les envies ou dans les besoins.

Si vous n’arrivez pas à vous mettre tous d’accord, vous pouvez donner plusieurs réponses en utilisant chacun une couleur différente.

En résumé, comment définissez-vous les « besoins » et les « envies » ?

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