Organisation
La mobilisation de stagiaires
La mobilisation de stagiaires, notamment étudiant·es en soin infirmier, en psychologie ou en éducation, s’avère très positive.
La prise en main de l’outil requiert quelques jours de formation, d’une part, en raison de la diversité des activités qui doivent être menées, mais aussi pour que les jeunes professionnel·les acquièrent des compétences d’accompagnateur·rices. En effet, l’accompagnement exclut de se poser en sachant·es pour privilégier la construction de liens de confiance suffisants afin que les enfants se sentent autorisé·e·s et suffisamment en sécurité pour s’exprimer librement. Il s’agit d’être ressource pour les enfants : les aider à trouver des mots pour dire ce qu’ils·elles veulent exprimer, les aider à clarifier leur pensée, les invités à interroger leurs énoncés sans qu’ils·elles se sentent pris en défaut. Il faut réguler les tensions, parfois fermement, mais en restant bienveillant et attentif au bien-être de l’enfant. Il leur faut aussi apprendre à travailler de manière coopérative. Il s’agit donc pour les étudiant·e·s d’un travail sur eux·elles-mêmes autant qu’un stage passé auprès d’enfants.
Leur jeunesse est un atout : il s’instaure entre élèves et stagiaires, une relation d’apprenant·e à apprenant·e qui permet une relation enfant-adulte sans trop d’effets de « surplomb ». Ces jeunes adultes en formation sont aussi des « exemples », notamment quand on intervient dans des collèges qui accueillent des populations précaires enclines à penser que les études ne sont pas faites pour elles. En outre, la faiblesse de l’écart d’âge est un atout au plan culturel, notamment lorsqu’il faut aborder les pratiques numériques, les étudiant·es ayant une meilleure connaissance des réseaux sociaux et des jeux vidéo qui peuvent être évoqués par les enfants.
La mobilisation de stagiaires suppose un partenariat avec un centre de formation ou une université. Celui-ci suppose d’avoir convaincu les équipes de formateur·rice·s des étudiant·es que ce stage permettra aux étudiant·es de développer leurs compétences en prévention et que celles-ci seront transférables dans leur future activité professionnelle (par exemple dans le champ de l’éducation thérapeutique du·de la patient·e pour des étudiant·es en soins infirmiers). Les compétences relationnelles et coopératives méritent aussi d’être mises en avant.
La mise en œuvre de stages accueillant des étudiant·es implique des tâches administratives (conventions de stage, évaluation des stagiaires) et pédagogiques (encadrement des stagiaires).
Un débriefing après chaque séance est essentiel, non seulement pour ajuster la stratégie de prévention à mettre en œuvre avec chaque groupe-classe, mais aussi pour que les étudiant·es développent leur capacité à analyser leur travail.
Les périodes de stage pendant lesquelles les étudiant·es sont disponibles vont déterminer sur le calendrier des interventions dans les collèges.