Les Reporters
Le Message Codé
Modalité : Résolution d’énigme. Les enfants sont invité·es à décrypter un message codé qui renvoie à la question de l’autonomie.
Clarifier la notion d’autonomisation comme processus progressif d’acquisition de compétences qui donne accès à l’autonomie
- Aider les enfants à faire lien entre le message et l’expression « voler de ses propres ailes »
- Aider les enfants à identifier les risques à vouloir grandir trop vite
Aider les enfants à s’organiser.
Les enfants vont tout d’abord devoir visiter les trois autres équipes pour identifier celle qui détient le code secret. Ce sont les « Scientifiques » qui ont le code inscrit sur leur Feuille de route. Le code est : < = a ; 0 = e ; $ = i ; " = o ; = = u ; + = s ; ^= t ; § = r ; * = l ; > = n. Il est à noter que dans le code des Scientifiques le signe " (guillemets de l’alphabet anglais) tandis que dans le texte des Scientifiques apparait le signe » (guillemet de l’alphabet français). Il faut aussi noter que les lettres qui n’ont pas de code doivent être lues tel quel (d, f, g, o, q, v, x, z), de même que les signes de ponctuation (, : !). Les enfants sont plus ou moins habiles pour décoder le message, aussi faut-il parfois les aider en attribuant à différents sous-groupes d’enfants des segments de phrase.
Clarifier la notion d’autonomisation
Quand ils ont fini de décoder le texte, ils·elles trouvent un message « décevant » : « Si vous voulez le secret de l'eau qui fait voler, regardez les oiseaux : ils n'utilisent pas de l'eau, mais leurs ailes ». Le massage est à réinterroger à partir de l’expression « voler de ses propres ailes ». Les ailes représentent la capacité d’agir selon ses propres moyens, mais cette capacité s’acquiert progressivement. L’autonomisation est un processus progressif qui commence très tôt. Le bébé peut être curieux d’explorer le monde qui l’entoure, mais ne pas avoir les capacités motrices suffisantes et rester trop dépendant des autres pour satisfaire cette envie. L’autonomisation est surtout un processus social : c’est la confiance accordée par les parents et les adultes à l’enfant qui permet au désir d’autonomie de s’épanouir. Les parents vont autoriser l’enfant à rentrer seul de l’école et lui confier les clés de l’appartement parce que l’enfant est percu·e comme capable de ne pas égarer les clés et de veiller sur lui·elle-même. De même que l’oisillon apprend progressivement à se servir de ses ailes, l’enfant acquiert progressivement des capacités à s’organiser lui·elle-même, à effectuer des tâches seul·e, à faire des choix, etc. L’autonomie n’est pas la « liberté », mais le droit de se régir soi-même à partir de ses propres règles (étymologiquement : auto – soi ; nomos – règle), règles que l’on se fixe soi-même à partir de sa propre expérience. Il est intéressant, ici, d’interroger les enfants sur ce qu’ils·elles se sont vu reconnaître par leurs parents en termes d’autonomie. L’argent de poche est, par exemple, un espace d’autonomie, l’enfant étant libre de gérer un peu d’argent à son gré. Les modèles éducatifs sont très divers, depuis ceux qui obligent l’enfant à acquérir très (trop) vite une autonomie (par exemple des enfants « parentifiés », souvent des filles, qui doivent assumer nombre de tâches comme la garde des petits frères et sœurs), jusqu’à des modèles très restrictifs (voire infantilisants qui dénient à l’enfant toute capacité, non seulement à participer aux prises de décision, mais même d’avoir un point de vue).
Identifier les risques à vouloir grandir trop vite
Désirer être « comme les grands » est un désir normal, surtout pour des préadolescent·es exposé·es aux « modèles » adolescents valorisés par les réseaux sociaux, la téléréalité, le discours « jeuniste ». Mais désirer être « comme les grands » et l’autonomie sont deux choses différentes ! Comme le bébé qui veut explorer son environnement sans en avoir les capacités motrices, le préadolescent s’expose, en reproduisant les conduites – les « modèles d’inconduites » - des adolescents à des situations qu’il ne pourra gérer et à des dommages face auxquels il·elle sera très vulnérable. On sait, par exemple, que les consommations très précoces de substances psychoactives ont de graves conséquences et que les entrées précoces dans la sexualité peuvent exposer à des situations à risque.